Voyage interstellaire en intraveineuse

Petite histoire à lire en écoutant l’album « Sun Structures » de Temples


 

623 jours. Ça fait 623 jours. La dernière fois, c’était pour une visite familiale dans la campagne de ton enfance.

623 jours que ton horizon reste le même. Stable, inébranlable.

La poésie d’un voyage te manque. Et le manque est grand. Les tremblements sont forts, les sueurs froides intenses. Tu rêves d’ailleurs.

Un aller/retour à la côte ne suffira pas. Il te faut un remède beaucoup plus fort.

Un voyage interstellaire en intraveineuse.

It’s a typical time, periodical signs

Take a gamble and make a little bet on paradise

Et ce remède, tu le connais bien. « Sun Structures », le premier album des Anglais de « Temples ».  Un abri sûr en cas de spleen extrême. Des mélodies solaires, teintées d’Orient, qui font vibrer chacun de tes atomes. Un psychédélisme qui t’entraine à la découverte de terres inexplorées, de temps oubliés, de héros effacés.

Take a path of you, inside the odyssey

 Le vaisseau décolle, quitte la terre et s’envole. Surfant sur les riffs de guitare, il t’entraine ailleurs. Un kaléidoscope d’étoiles. Puis un désert.

East is where the western heart resides, the sun lips of the desert

Deux soleils jaunes brillent dans un ciel pourpre. Des dunes à perte de vue. Le sable danse devant toi, voile particulaire tournoyant autour d’une femme invisible. Shéhérazade aux Pays des Merveilles. Odeurs de thé et de narguilé.

Paradise is alive in the countries I’ve bred

D’immenses cités émergent du sable. Les 40 voleurs chantent en chœur. Les mélodies entêtantes t’enivrent, te font tourner la tête. Odeurs d’épices et de narguilé. Les 1001 vœux d’un génie. Un voyage interstellaire en intraveineuse.

 We take shelter where we can

 « Fragment’s Light », le morceau qui clôt l’album, te ramène en douceur sur terre. Aladin, une guitare à la main, chante :

Parched in the sun

A group of men return

A journey from afar to

A dawning of a new

Ça fait 623 jours.

 


 

Discographie

  • Sun Structures (2013) – Heavenly Recordingstemples band

Aesthetically, Temples are clearly the lizard kings of the new psychedelia, peyote-chewing riders on the storm, born pop stars out to precisely mirror their antique San Fran acid-rock sounds with a look that couldn’t be designed to get more beatings around the pubs of Kettering if they added a Piers Morgan mask. NME

http://templestheband.com/

Design Photo Cover : Thomas Caslin